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Entretien avec François Baroin pour les « Trentenaires pour François Fillon » : « Celui qui dispose aujourd’hui de l’expérience et de la solidité, plus que nous tous, c’est François Fillon ».
CC : Nous avons été très heureux d’apprendre votre soutien à François Fillon. Nous sommes nombreux à penser, qu’avec François Fillon, vous incarnez l’avenir de nos valeurs, de notre famille politique et un espoir pour la France.
Pour quelles raisons avez-vous choisi de soutenir François Fillon ?
FB : Tout d’abord, je pense qu’il faut choisir. C’est difficile d’être un parti de masse, comme nous aspirons à l’être, de demander à nos militants de s’engager dans cet exercice démocratique et de ne pas s’engager soi même.
Comme je l’ai dit, les deux candidats sont les deux plus légitimes : l’un car il a animé, pendant 2 ans, la direction du parti comme secrétaire général, à la demande de Nicolas Sarkozy, et j’avais d’ailleurs plaidé pour que ce soit le cas.
L’autre, car il a été le chef de la majorité pendant 5 ans, qu’il a tenu cette majorité parlementaire dans un contexte politique et économique terriblement difficile, et pendant ces 5 ans, François Fillon a fait preuve d’une solidité absolue et d’une immense loyauté à l’égard du Président de la République.
A titre personnel, au budget et à l’économie, nous avons travaillé avec François Fillon main dans la main, avec, je crois, un vrai sens de l’Etat, une haute conscience de nos responsabilités et une forte exigence dans l’application de ces responsabilités. Et j’ai pris beaucoup de plaisir à travailler avec lui.
Je connais François Fillon depuis très longtemps, nous avons été au gouvernement ensemble il y a plus de 15 ans, sous Jacques Chirac. Je connais sa fibre gaulliste, sociale et c’est également ce qui m’amine en politique.
La crise, les inquiétudes des français, l’affaiblissement de ce pouvoir, pourtant si récent, et dans un contexte de crise, son courage adapté à une situation très difficile, tout cela m’amène à choisir François Fillon pour la présidence de l’UMP.
CC : Quelle différence faites-vous entre un président de l’UMP et un secrétaire général ?
FB : La situation nous amène à choisir un président qui n’est pas un simple animateur, mais celui qui va porter la parole d’une famille politique qui a vocation à diriger le pays, donc d’un parti de gouvernement.
Le président aura l’onction des militants et sera donc investi d’une grande mission.
L’UMP est un parti de gouvernement qui ne doit pas simplement s’opposer mais qui doit travailler dès à présent sur un projet alternatif.
L’UMP n’est pas un parti en l’air, comme un satellite qui tournerait sur lui-même en dehors de ce qui se passe !
De nombreux points d’interrogation sont devant nous : l’économie mondiale est au ralenti, l’Europe et la France sont en crise, beaucoup d’incertitudes qui s’ajoutent aux inquiétudes nourries par l’extrême faiblesse du gouvernement actuel.
Donc le rôle du président de l’UMP ne sera pas seulement d’être le premier des opposants, celui qui portera la voix de l’opposition, mais celui qui, aussi, portera une espérance et pourra incarner une alternance.
CC : Vous aviez toute légitimité à être candidat à la présidence de l’UMP. L’avez-vous envisagé ?
FB : C’était une possibilité, certains le souhaitaient, mais ce n’était pas inscrit dans mon calendrier.
Quand j’ai accepté de rentrer au gouvernement sur la proposition de Nicolas Sarkozy et de François Fillon, j’ai fait un choix qui est de servir ma famille politique en servant l’Etat.
Il faut faire preuve d’humilité, même si ça fait vingt ans que je fais ce métier.
Ce qui est devant nous, c’est aussi l’organisation de primaires ouvertes pour la présidentielle de 2017 avec un corps électoral élargi pour permettre de choisir librement celui qui sera le mieux placé à cette période. François Fillon saura préserver l’unité du parti et garantir la sélection transparente et démocratique du meilleur d’entre nous.
CC : Et s’agissant du temps politique d’après demain, songez vous justement à être candidat aux primaires pour 2017 ? De nombreux militants l’envisagent pour vous, ou alors vous imaginent très bien devenir le Premier ministre de François Fillon en 2017 !
On ne va pas rentrer, dès à présent, dans ce jeu.
Le plus important, c’est de définir une méthode, un calendrier et ensuite la sélection des candidats se fera naturellement. Ce qui est important, c’est que notre famille politique soit capable de produire des candidats crédibles pour exercer les plus hautes fonctions. Entre maintenant et 2017, il va se passer beaucoup de choses, et cette histoire là reste à écrire.
CC : Nous appelons de nos vœux une nouvelle façon de faire la politique, qui soit moins binaire, moins caricaturale, plus respectueuse et donc, au final, plus efficace. C’est aussi l’une des nombreuses raisons pour lesquelles nous soutenons François Fillon.
Que pensez vous des « petites phrases » prononcées par Jean-François Copé, et notamment, des attaques personnelles, comme « le Hollande de droite », phrases qui se veulent vainement assassines et qui n’ont aucun sens sauf celui de nuire à l’ensemble de notre famille politique ?
FB : Dans cette campagne, il faut se garder des petites phrases et il faut rassembler.
Par respect pour nos militants, tous les responsables politiques devraient se tenir à distance de toutes ces petites phrases. Car quoiqu’il arrive, ce qui nous dépasse tous c’est notre famille politique.
Une fois que les militants auront tranché, ce sont eux les juges de paix, il faudra rassembler tout le monde.
L’unité doit dominer toute ambition, toute considération personnelle.
Il faut naturellement que cette campagne soit à la hauteur des enjeux pour notre famille, qui a été défaite, aux régionales, aux municipales, aux présidentielles et aux législatives, et qui a vocation à revenir au pouvoir.
Donc, il faut restaurer la confiance et il est incontestable qu’on ne la restaurera pas dans ce jeu, certes classique, des petites phrases.
Donc c’est parfaitement inutile.
CC : Les jeunes actifs de l’UMP aimeraient voir leur engagement valorisé. Cet engagement est d’ailleurs déjà reconnu par François Fillon qui, notamment, parle de nous dans sa profession de foi et dans son programme. Pensez vous que François Fillon puisse répondre aux attentes des trentenaires de l’UMP ?
Ce n’est pas facile pour les jeunes actifs de s’engager en politique, vous êtes dans la période où on s’investit beaucoup sur le plan professionnel et sur un plan personnel et familial aussi.
Pour les trentenaires qui sont passionnés de politique et qui veulent exercer des responsabilités, électives ou autres, il faut savoir s’adapter aux temps actuels et le projet de François Fillon le permet, avec, par exemple, les réseaux sociaux, la facilité de communication, la démocratisation du parti, l’école décentralisée des cadres, le pôle reconquête.
Par ailleurs, ce gouvernement met en place une forme de plafond de verre psychologique qui risque de dissuader les trentenaires, les forces vives de poursuivre l’enrichissement du pays à travers leur réussite personnelle. C’est ça le plus grave. Tout comme avec les 35 heures, qui ont figé psychologiquement, notre pays, ou l’affaire des 75 % d’imposition, ou encore la sur-fiscalisation des actifs, qui poussent beaucoup de nos forces vives à partir.
Propos recueillis par Carine Chaix, déléguée des Jeunes actifs de la 2ème circonscription de Paris, au bureau national des Jeunes actifs.
Page Facebook : Les trentenaires pour François Fillon
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