Mes chers amis,
Aujourd’hui, je veux vous dire avec gravité que je comprends la souffrance qui est la vôtre face aux difficultés provoquées par le scrutin de dimanche dernier.
J’avais accepté lundi soir la proclamation des résultats par la COCOE, la commission chargée des opérations de vote, malgré de nombreuses irrégularités, d’ailleurs admises par son président. Je l’avais fait dans un souci d’apaisement, je l’avais fait pour préserver l’unité de ma famille, je l’avais fait surtout pour que l’UMP soit de nouveau en capacité de s’opposer à un gouvernement qui est en train de conduire notre pays vers la récession et de fragiliser les fondements de notre société.
Mais il est apparu par la suite que la COCOE avait commis une erreur manifeste et grave dans le décompte des voix : trois fédérations, la Nouvelle Calédonie, Mayotte, et Wallis et Futuna, ont été tout simplement oubliées. Les voix de 1300 électeurs, militants de notre parti, nos compatriotes d’Outre-mer, n’ont pas été prises en compte.
Lorsque j’ai eu connaissance de cette situation j’ai immédiatement appelé le président de la COCOE qui a reconnu cette erreur. D’ailleurs, depuis lors, aucun responsable de l’UMP, de quelque bord que ce soit, n’a contesté que ces voix aient été oubliées dans le décompte.
Je ne demande qu’une chose : que l’on publie les résultats complets, fédération par fédération, afin que chacun puisse constater que ce sont des résultats partiels qui ont été proclamés lundi soir.
Même si le vote ainsi rectifié me donne une légère avance, je ne revendique pas la présidence de l’UMP. Je considère que mon parti est dans une situation trop difficile, qu’il souffre d’une fracture trop grave. Je souhaite donc qu’Alain Juppé, fondateur de l’UMP, une personnalité incontestable à l’indépendance reconnue, constitue une équipe qui rassemble tous les responsables de notre famille politique et nous propose une sortie de crise.
Je ne quitterai pas l’UMP qui est ma famille, et dont une majorité de militants m’a accordé sa confiance dimanche dernier. Je suis déterminé : comment peut-on accepter que le fonctionnement de l’UMP soit entaché d’une irrégularité aussi grave, comment peut-on imaginer que l’élection de son président soit acquise au mépris du principe démocratique selon lequel dans une élection, chaque voix compte également ? C’est tout simplement impensable.
Ce qui est en jeu c’est l’éthique et la morale.
C’est pourquoi il est impératif de sortir de la crise actuelle. Ce n’est pas mon sort ou ma personnalité qui est en cause et c’est la raison pour laquelle je m’en remets à la médiation d’Alain Juppé. En demandant cela, je ne souhaite rien pour moi : je défends l’honneur de mon parti.
Bien amicalement,
François Fillon
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