Depuis le mois de septembre, ils ne sont plus que deux à briguer la présidence de l’UMP. Deux, mais non des moindres : l’ex-Premier ministre François Fillon et le secrétaire général sortant Jean-François Copé. Si l’on ne connaît pas encore la date de venue en Isère du second, le premier sera aujourd’hui dans notre département. D’abord à La Tour-du-Pin et enfin à Domène pour un meeting. Avec en prime, les deux anciens ministres Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse, qui l’accompagneront devant les militants.
Quel message allez-vous délivrer ce soir aux militants isérois de l’UMP ?
« Notre parti c’est notre pays, voilà pourquoi je leur livrerai mon analyse de la situation de la France et le risque de déclin économique qui pèse sur notre pays et l’Europe. Je leur dirai pourquoi il faut arriver à créer un rassemblement national, autour de l’UMP, qui doit permettre de resserrer les liens entre les Français et d’engager un programme de redressement national. J’évoquerai également le drame d’Échirolles qui n’est pour moi en rien un fait divers, tant sa violence est immense et disproportionnée, mais bien la manifestation d’une crise profonde de la société ».
Quel est votre projet pour le parti, si vous êtes élu en novembre ?
« Je souhaite un fonctionnement plus démocratique de l’UMP qui associerait davantage les adhérents. Leur carte serait une vraie carte d’électeur et ils seraient amenés à être consultés plusieurs fois par an sur les orientations stratégiques du parti. Je souhaite également élargir le nombre de nos adhérents en retrouvant la confiance des électeurs centristes et du Front National qui nous ont délaissés. Il y a aussi tous ces électeurs qui ont voté François Hollande et qui sont déçus. Actuellement, nous comptons environs 250 000 adhérents. C’est important, mais pas assez au regard de certains partis européens. L’UMP est en capacité de conduire un rassemblement plus large car je sens que de nombreux Français, notamment en ces périodes de crise, ont envie de s’engager et sont prêts à se mobiliser. Il faut juste créer les conditions et donner une impulsion ».
Bernard Accoyer disait récemment que la campagne interne à l’UMP empêchait le parti de jouer son vrai rôle d’opposant à la gauche. Qu’en pensez-vous ?
« Je ne partage pas ce diagnostic ! Nous jouons notre rôle d’opposant comme par exemple sur le budget 2013. En tant que gaulliste, Bernard sait que quand il y a un échec, il faut se ressourcer dans la démocratie. Nous sommes dans une phase de renouvellement des instances, tous nos débats internes sont donc nécessaires. C’est la vie de notre parti, et c’est un vrai moment d’expression démocratique qui est nécessaire. Nous ne pouvons plus faire comme avant en désignant nos chefs à huis clos. Les temps ont changé ! »
Si on jouait au jeu des sept différences entre vous et Jean-François Copé ?
« Non je ne parlerai pas de Jean-François Copé, de mes différences avec lui. Sur ce point, je ne suis pas un bon client pour la presse ! Moi ce qui m’intéresse, c’est de parler de la crise que traverse la France sous une présidence socialiste qui risque de mener notre pays droit dans le mur. Ce qui m’intéresse, c’est de proposer une alternative pour éviter le désastre annoncé ».
On parle beaucoup de Sarko-nostalgie en ce moment. N’est-ce pas difficile de trouver sa place comme leader, quand “l’ancien” est toujours aussi présent ?
« Non ce n’est pas difficile. Dans les sondages, les Français me font l’honneur de m’accorder leur confiance. L’amitié à l’égard de Nicolas Sarkozy ne nous exonère pas de la nécessité de nous réinventer. »
Un peu d’Isère enfin : la fédération de l’UMP38 sort de quelques années, disons-le, assez difficiles. Que conseillez-vous aux adhérents et dirigeants isérois ?
« Je connais bien les difficultés traversées par la fédération de l’Isère et je sais qu’il existe des méthodes pour se sortir de situations délicates, notamment si le parti a des règles plus strictes en matière de transparence. »
– François Fillon est attendu à 15 h 30 à la salle Romanet (9, rue Claude-Contamin à La Tour-du-Pin) pour échanger avec les élus et les militants autour d’un café.
– Puis, à 18 h, réunion publique à Domène à la salle des fêtes L’Escapade.
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