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Après deux mois d’une concertation qui était annoncée comme salutaire, la montagne aura finalement accouché d’une souris. Le Ministre de l’Education Nationale, Vincent Peillon, a tracé les lignes de ce qui devrait être la loi de programmation et d’orientation de l’école.
Citée comme un retour à une politique supposée plus volontariste, les axes développés auront le mérite de montrer qu’en terme d’éducation, les socialistes arrivent au mieux à copier, au pire à singer le pragmatisme des mesures prises par François Fillon, ministre de l’Education Nationale, ou par François Fillon, Premier ministre.
La loi d’orientation et de programme pour l’avenir de l’école de 2005, dite « loi Fillon », incluait déjà des avancées et des idées devenues rapidement indispensables. Grâce à la mise en place du socle commun de connaissances, l’idée centenaire d’une école de la République pour tous prenait corps : l’évolution des écoliers, la diversification des profils et des vécus avaient rendus nécessaire la formalisation des connaissances et d’un apprentissage qui étaient connus de beaucoup mais qui n’avaient jamais été rendus lisibles. Les bourses du mérite ou encore le contrat personnel de réussite préfiguraient des thèmes aujourd’hui incontournables. Qui, en 2005, parlait de méritocratie pour les élèves socialement défavorisés, mais qui n’étaient pas admissibles aux bourses classiques ? Qui se souciait de la réussite de tous les élèves, même ceux en difficulté ? Ces axes de travail engagés par François Fillon n’étaient pas simplement des mesures importantes, ils ont aussi montré la voie d’un bouleversement dans la façon de traiter les difficultés de l’école.
C’est François Fillon, Premier ministre, qui a donné davantage de souffle à ce mouvement de réformes. La refonte de l’éducation prioritaire, terme connoté, aux moyens dispersés, en deux réseaux de réussite (Réseau Ambition Réussite (RAS) et Réseau de Réussite Scolaire (RSS)) a permis de rendre plus efficace l’action de l’Etat sur ces territoires. Alors que 20% des élèves étaient scolarisés en ZEP, les réseaux RRS et RAR ont permis de se focaliser sur les 5% d’élèves en difficulté. Dès la rentrée scolaire de 2007, 1000 postes de professeurs supplémentaires et 3000 postes d’assistants pédagogiques ont été créés. L’autonomie des établissements, que la gauche a du mal à cacher mais qu’elle considère comme indispensable, donne au chef d’établissement une véritable légitimité dans la gestion de ses recrutements. Un professeur recruté par un entretien en RAR était un professeur qui avait fait le choix d’enseigner dans des conditions particulières. C’en était fini de la mutation subie, et des équipes démotivées.
Aux deux extrémités du parcours d’un élève, le travail réalisé par le gouvernement sous l’autorité de François Fillon a été important. Mise en œuvre par Valérie Pécresse et poursuivie par Laurent Wauquiez, l’autonomie des universités visée par la loi dite « loi LRU » a sans doute constitué l’une des réformes les plus ambitieuses et les plus réussies de l’équipe de François Fillon. Aujourd’hui, 73 universités sont autonomes, auxquelles s’ajoutent 8 établissements (ENS, écoles de mines, ect.). Des formations attractives et un accompagnement personnalisé des étudiants, une revalorisation du salaire des enseignants-chercheurs, une performance de gestion accrue et libérée du carcan administratif et la mise en place de « campus d’excellence » par des jurys internationaux.
Aujourd’hui, le gouvernement de gauche a souhaité poursuivre la mise en œuvre de ces réformes, en prenant soin de ne pas le revendiquer publiquement. La mise en place de l’autonomie des universités est évidemment poursuivie, la nouvelle géographie prioritaire est renforcée, le socle d’acquis fondamentaux n’est pas remis en cause… Pouvait-il en être autrement ? Loin de s’inscrire dans des dogmatismes dont l’Education Nationale est souvent prisonnière, François Fillon a toujours agi avec pragmatisme, lucidité et sans sectarisme sur les difficultés de l’Education nationale, pierre angulaire de notre modèle républicain.
La loi de refondation socialiste enfonce le clou d’une méconnaissance des enjeux profonds. La création des 60 000 postes était attendue, mais révèle une réalité mal comprise : En 2011, il y avait déjà 35 000 professeurs de plus qu’au début des années 1990, alors que l’on comptait 500 000 élèves de moins ! Le gouvernement prépare la réforme des rythmes scolaires, attendue elle aussi, et pour cause – le comité de consultation sur ce sujet avait déjà été installé, et le retour à la semaine de 4,5 jours était attendu par tous. C’est donc une coquille vide que le Ministre de l’Education Nationale nous propose.
François Fillon, Ministre de l’Education Nationale puis Premier Ministre, a déjà beaucoup œuvré pour une réforme efficace de l’Education Nationale. C’est fort de cette expérience que François Fillon, Homme d’Etat et candidat à la présidence de l’UMP, fait des propositions pour l’éducation : poursuivre la réorganisation de l’école, avec l’annualisation du temps de travail des professeurs, qui permettrait d’accroître leur temps de présence et de mieux les payer. Il faut en effet revaloriser le statut d’enseignant, symbole de la réussite républicaine, et ne pas succomber à la dilution des compétences en offrant le concours à tous. Les chefs d’établissements doivent être confortés dans leurs nouvelles prérogatives pour qu’ils puissent garantir un enseignement de qualité. Voilà les axes d’une politique ferme et responsable, ambitieuse et réaliste.
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