Mes chers amis,
Notre parti est dans la tourmente, il est dans l’impasse, et dans ce genre de situation, chacun est devant ses responsabilités. J’assume les miennes avec gravité, et avec le cœur serré car je comprends votre désarroi et votre colère. Vous vous battez quotidiennement, sur le terrain, pour nos concitoyens et vous vous faites une haute idée de notre parti. Et vous avez raison. Mes pensées sont tournées vers vous.
Depuis le 20 novembre, depuis que nous avons découvert que les votes dans trois fédérations n’avaient pas été comptabilisés, je me suis fixé pour but de rendre justice à nos adhérents. Ce combat pour la justice et la légalité dépasse largement ma personne. Mon but, ça n’est pas d’être déclaré vainqueur d’une élection à laquelle plus personne ne croit, mais de faire en sorte que la flamme de la vérité ne soit pas étouffée à l’UMP.
Cette première élection véritablement démocratique de notre mouvement devait être exemplaire. Si elle ne l’a pas été, c’est parce que, au nom de l’unité, j’ai accepté que le secrétaire général du mouvement puisse être en même temps candidat à l’élection à la présidence, ce qui n’aurait jamais dû être toléré !
Le résultat, nous le voyons. Jamais la direction nationale de l’UMP n’a assuré une véritable neutralité dans cette élection. Les moyens de l’UMP ont été mobilisés au profit exclusif de l’un des candidats. Les opérations de vote se sont déroulées, dans certains bureaux, dans une confusion invraisemblable. La commission de contrôle a tout simplement oublié trois fédérations dans son décompte. La commission des recours a siégé de manière totalement illégale, avec une majorité de partisans de l’un des candidats, et a rendu un verdict discrédité avant même d’être livré.
Au nom de l’unité, j’ai soutenu la proposition de médiation d’Alain Juppé permettant un large audit des opérations de vote, et j’avais indiqué que je me plierais à son jugement. Cela a été refusé par Jean-François Copé.
Aujourd’hui, au regard de l’impasse dans laquelle notre parti est enferré, au regard des fractures qui le menacent, au regard de l’absence de légitimité qui entoure nos instances, au regard des militants qui ont soif de rassemblement, de dignité et de clarté, je propose, dans un geste ultime de conciliation, la seule solution qui vaille, la seule solution qui soit sage, efficace et démocratique : je propose de revoter.
Militants, adhérents, élus, sympathisants, responsables de notre famille politique, partout en France le principe d’une nouvelle élection est réclamé parce ceux qui veulent sortir de cette mascarade par le haut.
Je demande à Jean-François Copé une nouvelle élection dans trois mois, sous le contrôle d’une commission indépendante.
Parallèlement à cette demande, je propose aux députés de l’UMP la constitution d’un groupe parlementaire provisoire, qui aura pour nom « Le Rassemblement UMP ». Sa vocation est d’exiger que la parole soit rendue aux militants. Dès lors qu’une nouvelle élection serait décidée dans la transparence, notre groupe rejoindra le groupe originel de l’UMP de l’Assemblée nationale.
Nous sommes UMP et nous restons à l’UMP, mais notre voix doit être entendue !
Nous ne réclamons rien d’autre que de remettre le sort de l’UMP entre les mains des militants, entre vos mains. Rien n’est plus légitime, rien n’est plus transparent, rien n’est plus noble que d’en appeler à votre arbitrage pour résoudre la crise que nous vivons.
Bien amicalement,
François Fillon
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